Emblème de la joaillerie, la France est le premier pays producteur au monde. Dans un secteur en progression continue, les artisans tirent leur épingle du jeu sur le marché national où le recyclage de métaux, le savoir-faire et la créativité ont encore toute leur place.
"La bijouterie joaillerie est une filière extrêmement large et variée, composée d’artisans et de grands groupes aux clients et aux gammes de prix assez éloignés", présente Michel Baldocchi, directeur général de la Haute École de joaillerie (HEJ, gérée par l’UFBJOP, Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et des perles).
Caractérisé par un marché très spécifique, le secteur connaît un âge d’or depuis plusieurs années.
"Le secteur progresse de plus de 15% par an. 99% des produits des grandes marques sont fabriqués en France et exportés."
"Si certains artisans sont des sous-traitants, les autres se positionnent exclusivement sur le marché français. Majoritairement locale, leur clientèle est composée de particuliers adeptes de créativité, de savoir-faire et de technicité. Les artisans subissent malgré tout la concurrence des grandes marques sur le marché national et représentent une faible part dans le chiffre d’affaires global."
Un brillant avenir
Quel que soit l’établi, les joailliers exercent le même métier et sont presque tous issus de la même école. Installée rue du Louvre à Paris (75) depuis 1867, la HEJ est également présente à Aix-en-Provence (13), qui couvre un marché artisanal, et à Reims (51).
"L’ouverture d’un quatrième site est prévue en septembre à Lyon (69), deuxième lieu géographique de production par le volume d’ateliers de sous-traitance."
Très valorisant, le métier de bijoutier joailler est aussi marqué par une forte employabilité, surtout chez les marques et les sous-traitants.
Établissement révélateur de talents, la HEJ attire de plus en plus de candidats en formation initiale, continue ou en alternance. "L’école organise deux job datings par an, un entrant pour les personnes voulant s’inscrire en apprentissage et un sortant pour les étudiants en fin de cursus. Nous manquons souvent de jeunes pour ces deuxièmes rendez-vous, trois quarts d’entre eux ayant été recrutés durant leurs études."
"Ce vieux métier d’art appliqué a toutes les qualités. Il connaît un fort développement économique, n’a jamais délocalisé sa production et recycle la matière depuis très longtemps", Michel Baldocchi, directeur général de la HEJ.
L’initiation à la notion de durabilité fait partie des programmes depuis longtemps, tout comme le numérique, intégré à l’ensemble des cursus via la CAO (conception assistée par ordinateur).
En 2022, la Haute École de joaillerie a mis en place en partenariat avec la Maison Cartier un Bachelor numérique pour former prototypistes et infographistes.
Chiffres-clés
👉600 : En un peu plus de cinq ans, la HEJ est passée de 200 à 600 étudiants.
👉 La HEJ compte actuellement 220 apprentis, soit deux fois plus qu’en 2020.
👉90% : Le taux d’employabilité dans le secteur de la bijouterie joaillerie atteint 90%.